Vers des cérémonies funéraires ultra-personnalisées

Aujourd’hui, en France, les cérémonies funéraires restent très souvent classiques. Pourtant, un nouvel écosystème de professionnels du funéraire se développe : célébrants laïcs, funeral planners (consultants funéraires), fleuristes spécialisés. Ces professionnels, centrés sur la personnalisation, représentent une lame de fond déjà largement répandue outre-Atlantique.

En effet, dans le monde anglo-saxon (Royaume-Uni, Amérique du nord), la demande des familles pour des cérémonies personnalisées est plus forte alors qu’en France, le rapport à la mort est plus pudique. Aux États-Unis notamment, il n’est pas rare d’organiser des obsèques en lien avec la passion du défunt. Être enterré à même la terre, dans un linceul de champignons, pour se transformer en humus, est même envisageable, chose impensable chez nous. L’acteur feu Luke Perry a été inhumé ainsi.

Pour Sarah DUMONT, rédactrice en chef du magazine Mortem et du site Happy End, web média spécialisé dans les cérémonies d’obsèques, les condoléances et le deuil, « la personnalisation des obsèques n’a pas vraiment de limites ». Les cérémonies traditionnelles proposées depuis des décennies n’ont plus la côte, tendance à mettre en parallèle avec l’évolution des croyances religieuses. En effet, de plus en plus de cérémonies ne sont plus catholiques ; et cette évolution progresse année après année.

Aujourd’hui, les familles veulent autre chose que des cérémonies tristes, tant pour les lieux que les prestations. Si la France n’est pas au niveau de maturité des pays anglo-saxons, l’explosion des repères religieux pousse les familles et les professionnels du funéraire vers des cérémonies plus singulières.

Des lieux iconoclastes …

Voici quelques exemples …

Organiser une cérémonie dans un stade de foot est possible. Le plus difficile dans un cas comme celui-ci, c’est l’obtention des autorisations officielles. Sur ce créneau des cérémonies personnalisées, les pompes funèbres peuvent aussi opter pour des péniches, des châteaux, des domaines viticoles ou au milieu des champs. Sarah DUMONT nous confirme qu’il est tout à fait possible d’organiser une cérémonie sur une plage ou dans un jardin.

Inhumer les centres d’un proche disparu au pied d’un arbre, dans une forêt cinéraire, à l’instar de celle d’Arbas (Haute-Garonne), est également possible. En Allemagne, l’inhumation dans les bois est déjà entrée dans les moeurs. Depuis environ 20 ans, pour environ 1 000 €uros, vous pouvez reposer pour l’éternité au pied d’un hêtre ou d’un sapin. À Arbas, il faut compter 250 €uros pour une personne. Une urne en lin biodégradable est inhumée pour ne pas abîmer les racines de l’arbre. L’inhumation cinéraire intéresse de plus en plus de communes, plusieurs projets sont en cours, un label « forêt cinéraire » a également été déposé.

… et un accompagnement ultra-personnalisé

La cérémonie funéraire n’est plus non plus un produit que l’on trouve sur une étagère. « Les clients ont besoin d’un conseiller qui les écoute vraiment et qui capte leurs envies » nous explique Sabine Le Gonidec, de l’agence de pompes funèbres Coopérative Funéraire. La mort ne doit pas être l’occasion de faire du profit ; les agences doivent se tourner vers des services de très grande qualité, avec des pratiques commerciales humaines respectueuses.

À côté des nouveaux lieux et nouvelles pratiques, les agences funéraires se doivent se capter les demandes non exprimées clairement par manque d’anticipation ou de peur de briser des interdits.

Comme vous pouvez le constater, pour des cérémonies cousues main, les seules limites sont celles de la créativité et du temps disponible pour l’organisation des obsèques. Le secteur évolue pour offrir aux familles un moment unique. Et pour celles et ceux qui habitent la Suisse, sachez qu’il est possible de transformer 500 grammes de cendres en diamant mémorial. Pour 4 500 euros, la société Algordanza, fondée en 2004, vous permet de matérialiser la mort de façon originale. Attention toutefois, 4 500 euros, c’est pour les premiers prix.